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LE GAMELAN

Le Gamelan en deux mots et trente mains

Le mot “Gamelan“ désigne à l’origine des ensembles d’instruments à percussions frappés avec un marteau, notamment des gongs et des claviers à lame. Au contraire des instruments autonomes rassemblés dans les orchestres occidentaux, ceux qui composent le Gamelan ne sont pas conçus pour être utilisés isolément.

En fait, c’est tout l’ensemble, le Gamelan lui-même, qui est une sorte d’instrument collectif. Les musiciens sont interchangeables et chacun trouve sa place, au gré de l’évolution de ses compétences et des nécessités des compositions.
C’est en étudiant la place de chaque instrument dans le Gamelan que l’on comprend son architecture.

Voici les familles d’instrument que l’on retrouvera le plus fréquemment.

Les instruments colotomiques ou métriques

Les Gongs (suivant leur ordre de grandeur):

  • les gong Ageng, le plus important est le Gong Wadon (mère, au sens de matrice).

Il contient toutes les harmoniques de ce Gamelan

  • Le Gong Lanang (père, contenu dans le Gong mère)

  • Le gong Kempur (parfois appelle Kempul) – prononcer keumpour

  • Les gongs Kempli, prononcer keumpli, (ce dernier joue en général un sustenuto, sur lequel se guide l’ensemble des musiciens pour conserver la mesure), Kemong et Tawa Tawa .

Les instruments pour la mélodie de base 

Les métallophones :

  • les Jegogan dit Jegog (prononcer djégog), métallophones à 5 lames qui jouent le rôle de la basse.

  • les Calungs (prononcer Tchaloung), c’est un métallophone à 5 lames, une octave au dessus des Jegog

  • Les Penyacah (prononcer peignatcha) qui comportent 7 lames et ont le même rôle que les Calung.

  • L’Ugal (proncer ougal), fait de 10 lames (2 octaves), instrument unique à qui l’on confie la mélodie.

  • Les Pemade, construits comme l’Ugal mais qui sonnent une octave au dessus de lui et qui jouent aussi la mélodie.

  • Le Térompong, carillon de 10 gong, qui joue lui aussi la mélodie.

Les instruments pour la mélodie élaborée (broderie)

Les carillons de gongs et petits métallophones :

 

  • Le Réong : fait de 12 petits gongs bulbés placés les uns à côtés des autres en fonction de leur taille sur un cadre en bois. Joué par 4 musiciens, c’est l’instrument le plus difficile car il exige une parfaite synchronisation de frappe 

  • Les Kantilans (prononcer kantilanne) : associés en paires, ils comportent 10 lames (2 octaves). Ils se partagent la broderie selon des motifs rythmiques appelés kotekan (prononcer kotékanne

Les instruments rythmiques

Les tambours : c’est par leur appel que les musiciens savent quel morceau ils vont jouer et à quel tempo (vitesse).

  • Les Kendang (prononcer kèndang)sangse  (femelle) et Kendang polos (mâle): tambour à double peau.

C’est un cylindre de bois où à chaque extrémité est tendue une peau. Il est joué à la main et/ou avec une baguette.

  • La Ceng ceng (prononcer tchèng tchèng), jeu de cymbalettes en forme de tortue dragon.

  • Les Tepyak (prononcer tépiak), paire de grandes cymbales tenues à la main.


Non seulement tous les instruments d’un même Gamelan sont fabriqués ensemble par un spécialiste (le Pandé), mais leur accord est définitif et spécifique à chaque orchestre. Il est donc impossible de monter un Gamelan à partir d’instruments de diverses origines ou de mêler les composants de deux Gamelan.

La plupart des instruments qui tiennent la mélodie de base et la broderie sont disposés par paires accordées avec un écart de quelques commas qui, brisant ainsi les harmoniques, créent des battements qui amplifient les vibrations et donc l’ampleur des sonorités. L’un est accordé légèrement plus haut (accord ngisep) que l’autre (accord ngumbang).
Ces instruments sont frappés d’une main par des maillets ou marteaux (panggul prononcer pangoul)) tandis que l’autre main étouffe avec le pouce et l’index les résonances de la lame précédemment frappée (en effet, les vibrations de chaque lame doivent être arrêtées avant de frapper la lame suivante pour éviter la “ bouillie sonore“ et “l’illisibilité musicale“).

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